L’éthylotest

Photographie d'un éthylotest électronique avec embout en plastique, l'image a une belle teinte rosée

L’éthylotest est un appareil qui permet de mesurer le taux d’alcoolémie d’une personne.

Par définition, un éthylotest (également appelé alcootest) est moins précis qu’un éthylomètre mais il permet d’obtenir une estimation suffisamment précise du taux d’alcool dans l’air expiré. Il est utilisé en majorité par les usagers de la route afin de s’assurer qu’ils n’ont pas dépassé le seuil fixé par la loi au-dessus duquel il est interdit de conduire. Bien qu’il ne soit plus obligatoire depuis mai 2020, l’éthylotest reste un accessoire incontournable dans le renforcement de la sécurité routière.

Les différents types d’éthylotests

On distingue deux grandes familles d’éthylotests : chimiques et électroniques. Chaque type d’appareil dispose d’avantages et inconvénients qui doivent être considérés lors du choix de l’éthylotest que l’on souhaite avoir à bord de son véhicule.

L’éthylotest chimique

Les éthylotests chimiques fonctionnent grâce à des réactifs sensibles à la présence d’alcool dans l’air expiré. Voici la procédure à suivre :

  1. Souffler dans le ballon fourni avec l’éthylotest jusqu’à ce qu’il soit gonflé
  2. Briser ou exercer une pression (dépendant le modèle utilisé) sur les extrémités étanches du tube d’analyse
  3. Insérer le tube dans le ballon
  4. Exercer une pression sur le ballon afin d’en extraire l’air expiré.

Une fois ces étapes effectuées, le résultat du test s’interprète en fonction du changement de couleur des réactifs :

  • Ils deviennent verts et la réaction dépasse le marquage rouge imprimée sur le tube : le taux d’alcoolémie est au-dessus du seuil légal ;
  • Ils deviennent verts en partie mais la réaction ne dépasse pas le marquage rouge : l’usager a de l’alcool dans le sang mais en dessous du seuil légal
  • Les réactifs ne changent pas de couleur : l’utilisateur est à jeun.

Important : les éthylotests chimique sont périssables, il est donc nécessaire de bien vérifier la date de péremption afin de s’assurer que le test est toujours fiable.

L’éthylotest électronique

Les éthylotests électroniques fonctionnent avec une sonde qui réagit à la présence d’éthanol. Leur utilisation est très simple :

  1. Mettre un embout neuf sur l’éthylotest
  2. Allumer l’appareil et attendre le signal indiquant qu’il est prêt à fonctionner
  3. Inspirer et souffler dans l’embout sans interruption

Une fois le test réalisé, le résultat s’affiche sur l’écran LCD de l’appareil.

L’avantage principal des éthylotests électroniques est qu’ils sont réutilisables. Cela permet de faire des économies en cas d’utilisations répétées et d’avoir une démarche éco-responsable par rapport aux éthylotests chimiques qui doivent être jetés après utilisation. De plus, ce type d’éthylotest permet d’obtenir une valeur chiffrée de son taux d’alcoolémie ce qui s’avère très pratique pour les jeunes conducteurs.

En revanche, ces appareils demandent d’être entretenus et recalibrés régulièrement afin de s’assurer que les mesures effectuées soient toujours justes. À ce titre il est généralement recommandé de les réétalonner au moins une fois par an. De plus, ils fonctionnent au moyen de piles ou d’une batterie rechargeable ce qui suppose une certaine vigilance afin de ne pas se retrouver avec un éthylotest hors service.

Combien coûte un éthylotest ?

Le prix d’un éthylotest varie fortement selon le type d’éthylotest dont il est question. En effet, alors qu’un éthylotest chimique (jetable) ne coûte que quelques euros alors qu’un éthylotest électronique peut coûter plus d’une centaine d’euros. Néanmoins, un éthylotest chimique n’est pas réutilisable à l’inverse d’un éthylotest électronique. Il est donc nécessaire de prendre en compte la fréquence à laquelle on a besoin de mesurer son taux d’alcoolémie afin de décider vers quel type d’éthylotest se tourner. Plus celle-ci est fréquente, plus l’achat d’un éthylotest électronique devient intéressant dans la mesure où il sera rentabilisé par l’utilisateur.

Selon les termes de la Sécurité Routière, les éthylotests chimiques et électroniques sont le meilleur moyen pour permettre à un usager de la route de s’auto-dépister afin de déterminer s’il est apte à prendre le volant ou non. S’il s’avère que son taux d’alcoolémie est supérieur au seuil fixé par la loi, il est préférable d’opter pour l’une des solutions suivantes :

  • Confier les clés de son véhicule à une personne proche ;
  • Se faire raccompagner par une personne en état de conduire (un SAM par exemple) ;
  • Prendre les transports en commun, un taxi ou un VTC ;
  • Dormir sur place ou dans son véhicule ;
  • Patienter en attendant que le taux d’alcoolémie baisse avant de se retester.

Que signifie la norme NF pour les éthylotests ?

La marque NF est une certification délivrée par l’AFNOR qui vise à certifier la conformité des éthylotests aux normes nationales, européennes et internationales. Elle recouvre notamment :

  • Les exigences issues du Code de la consommation d’un marquage des produits certifiés et d’une communication claire et transparente sur les caractéristiques certifiées
  • Le contrôle des caractéristiques de sécurité des personnes et des biens, d’usage et de durabilité des produits.

Ainsi, les éthylotests certifiés par la marque NF Ethylotest sont des appareils dont l’aptitude à l’usage et les qualités métrologiques (précision des mesures) ont été contrôlées et respectent des règles préétablies par cette norme. Si vous souhaitez davantage de précisions à ce sujet, la documentation est disponible en cliquant ici.

L’éthylotest est-il obligatoire : la législation en vigueur

L’obligation instituée par le décret de 2012

Un décret en date du 28 février 2012 et publié au Journal Officiel le 1er mars de cette même année a instauré l’obligation pour tout conducteur de posséder un éthylotest, chimique ou électronique, dans son véhicule. Le non-respect de cette obligation était initialement sanctionné par une contravention de 1ère classe se traduisant dans les faits par une amende pour les conducteurs ne respectant pas cette obligation.

L’abandon de cette obligation par le décret de 2020

L’obligation d’avoir un éthylotest jetable à bord de son véhicule a été abandonnée par un décret en date du 18 mai 2020 et publié au Journal officiel le 21 mai. C’est également ce décret qui introduit l’éthylotest anti-démarrage (EAD) comme une alternative à la suspension de permis.

Dans l’optique de faire baisser la mortalité sur les routes, ce décret vient renforcer la responsabilité des établissements de nuit autorisés à servir de l’alcool entre 2 heures et 7 heures du matin (bars de nuit, discothèques, etc.) avec l’obligation de mettre à disposition des éthylotests pour sa clientèle. À noter également que les éthylotests mis à disposition doivent respectés la norme NF. Le non-respect de cette obligation est sanctionné par une contravention de 4ème classe qui se traduit par une amende forfaitaire de 135€.

Bon à savoir : bien que cela ne soit plus obligatoire, nous vous recommandons vivement d’avoir toujours un éthylotest à disposition dans votre véhicule. La participation à la sécurité routière est le devoir de tous les usagers et il est donc nécessaire de ne jamais prendre la route avec un taux d’alcoolémie ne permettant pas d’assurer une sécurité nécessaire à bord de son véhicule.

Quelques rappels sur l’alcool au volant

Quel est le taux maximal d’alcoolémie autorisé pour prendre le volant ?

Historiquement, le taux maximal d’alcoolémie autorisé était de 0,5 g/L de sang sans distinction entre conducteur expérimenté et novice. Avec l’entrée en vigueur du décret en date du 24 juin 2015, ce taux a été abaissé à 0,2 g/L pour les conducteurs novices. Il s’agit des conducteurs avec un permis probatoire et les personnes en apprentissage anticipé, encadré ou supervisé de la conduite. Le texte précise que la limite de 0,2 g/L a été préférée à celle de 0 g/L de sang pour des raisons physiologiques mais qu’il est préférable de s’abstenir totalement de boire avant de conduire.

Infographie illustrant le taux d'alcoolémie moyen pour un verre de vin rouge (0,2 g/L de sang), deux verres (0,5 g/L de sang) et trois verres (0,8 g/L de sang)
Un verre ça va, deux verres bonjour les dégâts !

Les effets de l’alcool au volant

La consommation d’alcool agit sur le système nerveux central. Au-dessus de 0,5 g/L de sang, cela peut provoquer les effets suivants (variables selon les personnes) :

  • Le rétrécissement du champ visuel
  • Sensibilité accrue à l’éblouissement
  • Altération de l’appréciation des distances
  • Diminution des réflexes
  • Augmentation du temps de réaction

En conséquence, les conducteurs avec un taux d’alcoolémie supérieur au seuil légal ne seront pas en pleine capacité de réagir assez rapidement. Cela augmente donc considérablement le risque d’accidents pouvant causer la mort du conducteur en état d’ébriété.

Les sanctions de la conduite en état d’ébriété

La conduite en état d’ivresse est sanctionnée par le Code de la route. Ces sanctions varient notamment selon le taux d’alcoolémie du conducteur contrôlé.

Bon à savoir : dans le cadre d’un accident corporel, les secours effectuent systématiquement un dépistage pour détecter la présence d’alcool et de drogues dans l’organisme des conducteurs. Ces informations sont ensuite transmises à la police ou la gendarmerie afin de les aider à déterminer les circonstances exactes de l’accident.