Souvent confondu avec l’éthylotest, l’éthylomètre est un outil particulier, dont l’usage est réglementé par la loi. Utilisé par les forces de l’ordre en cas de dépistage positif à un test d’alcoolémie, il permet d’évaluer l’ampleur de l’infraction au Code de la route, et de dresser un procès-verbal. Il est donc à la fois un outil de prévention et de sanction qui protège et permet de mesurer l’ampleur de l’infraction quand elle a lieu.
Alcool au volant et éthylomètre : ce que dit la loi
L’alcool au volant est responsable en France de près du tiers des accidents mortels sur la route. Bien qu’ils n’en aient souvent pas conscience, les conducteurs alcoolisés ont une perception de la route détériorée et des réflexes plus lents, ce qui augmente considérablement les risques d’accident. Dans le but de limiter ce danger, la loi encadre strictement la consommation de boissons alcoolisées avant de prendre la route. La mesure retenue est l’alcoolémie, soit la concentration d’alcool dans le sang, exprimée en gramme par litre de sang, ou en milligramme par litre d’air expiré.
L’article R234-1 du Code de la route fixe ainsi le seuil maximal de concentration d’alcool dans l’organisme à 0,5 gramme par litre de sang, ce qui correspond à 0,25 milligramme d’alcool par litre d’air expiré. Pour certains usagers, comme les jeunes conducteurs ou les titulaires d’un permis probatoire, ce seuil est abaissé à 0,2 gramme par litre de sang, ou 0,1 milligramme par litre d’air expiré.
Outrepasser ces seuils vous expose à de lourdes sanctions, fixées par les articles R234-1 et L234-2 du Code de la route, allant jusqu’à la prison et la suspension ou l’annulation du permis de conduire.
Les forces de l’ordre sont donc habilitées à effectuer un test d’alcoolémie à n’importe quel moment. Pour cela, elles utilisent un éthylotest puis, si le test s’avère positif, un éthylomètre. Notez que l’article L234-8 du Code de la route dispose que refuser de se soumettre à un test d’alcoolémie par les forces de l’ordre est un délit. L’usager encourt alors la perte de 6 points sur son permis de conduire, deux ans d’emprisonnement et une amende de 4 500€. Certaines peines complémentaires peuvent également s’appliquer.
La différence entre éthylotest et éthylomètre
L’éthylotest, comme l’éthylomètre, permet de mesurer le taux d’éthanol, qui est la molécule de l’alcool, dans l’air expiré. Dans les deux cas, ce taux est exprimé en milligramme par litre d’air expiré. Ces deux types d’appareils n’ont cependant pas le même usage.
L’éthylotest a essentiellement une fonction de dépistage. Il permet de voir si l’alcoolémie de l’usager de la route dépasse les seuils autorisés par la loi. On distingue les éthylotests chimiques des éthylotests électroniques. Les premiers ne donnent pas de mesure, mais annoncent simplement si l’alcoolémie du conducteur est trop élevée ou non. Les seconds, parfois connectés, affichent une mesure chiffrée d’alcoolémie.
Les éthylotests n’ont pas de valeur légale et peuvent être utilisés par n’importe quel usager de la route. Les particuliers n’ont pas d’obligation d’en posséder, même si cela est conseillé. En revanche, tous les établissements proposant à la vente des boissons alcoolisées, que leur consommation se fasse sur place ou à emporter, doivent être en mesure d’en proposer à leurs clients. Pour limiter les risques d’accident, il est conseillé de les utiliser pour se tester avant de prendre le volant.
Assurez-vous toujours d’utiliser un éthylotest aux normes NF. Si votre alcootest est chimique, vérifiez la date de péremption indiquée sur son emballage. S’il s’agit d’un éthylotest électronique, ce dernier doit être régulièrement étalonné par un professionnel. N’oubliez pas de changer l’embout buccal à chaque utilisation, pour garantir l’hygiène et la fiabilité des résultats. Sachez que la concentration maximale d’alcool dans le sang s’observe environ une heure après l’absorption du dernier verre de boisson alcoolisée. Attendez donc un peu avant de vous tester.
L’éthylomètre est quant à lui l’instrument de mesure d’alcoolémie officiel des forces de l’ordre. C’est un appareil plus sophistiqué et plus précis. Il est doté d’un disque dur et d’une imprimante pour imprimer ses résultats. Coûteux, il peut valoir plusieurs milliers d’euros. Pour assurer la fiabilité de ses mesures, il doit suivre la norme AFNOR NF X 20 701, et être régulièrement contrôlé. Son étalonnage doit également être minutieusement effectué.
L’éthylomètre est le seul instrument de mesure d’alcoolémie reconnu par le tribunal dans le cadre d’une procédure judiciaire. En cas de litige, c’est donc sa mesure qui fait loi.
Comment se servir d’un éthylomètre ?
L’éthylomètre se présente comme un boîtier équipé d’un embout buccal jetable. L’usager doit inspirer profondément, puis souffler de manière continue dans l’embout. Les capteurs de l’appareil mesurent alors la concentration des molécules d’alcool dans l’air expiré. L’alcoolémie précise du conducteur, en milligramme d’alcool par litre d’air expiré, est affichée sur l’écran de l’éthylomètre.
L’appareil permet également d’imprimer un document contenant ces informations en plusieurs exemplaires, à destination du conducteur comme des représentants de la loi, ce qui peut servir de preuve devant le tribunal.
Dans la pratique, l’éthylomètre vient confirmer un test d’éthylotest chimique ou électronique. Ces derniers permettent de dépister l’alcoolémie, et donc de déterminer si le conducteur est en infraction. L’éthylomètre permet lui une mesure exacte et légale de cette alcoolémie. Il n’intervient donc que dans le cas où le contrôle d’alcoolémie par éthylotest s’avère positif, c’est-à-dire si le conducteur dépasse les seuils légaux définis par le Code de la route. Il a alors pour fonction de caractériser la gravité de l’infraction à la loi.
À titre exceptionnel, la mesure d’alcoolémie peut également être effectuée par prise de sang. Ce cas de figure survient généralement en cas d’accident, si le conducteur impliqué dans l’accident se trouve en incapacité physique d’effectuer le test par éthylomètre.
Lorsque vous êtes soumis à un contrôle d’alcoolémie, que ce soit par éthylomètre ou prise sanguine, sachez que vous avez le droit de demander un second souffle ou une seconde prise de sang. Dans le cas où les deux résultats sont différents, c’est le plus petit taux d’alcool dans l’air ou le sang qui sera retenu par la loi.
La consommation d’alcool avant de prendre la route vous met en danger, vous ainsi que les autres usagers de la route. La contrôler est facile, et permet de sauver des vies. Testez-vous avant de prendre le volant.